La Violence Basée sur le Genre (VBG) se pose en tant que problème de santé publique, de genre et de droits humains. En effet, les violences manifestées spécifiquement à l’égard des femmes sont la résultante, par intention ou effet, de la dominance masculine dans une société.
Dans les dix dernières années, au Niger comme dans bon nombre de pays en Afrique de l’Ouest, l’inexistence de données fiables et complètes ne permettait pas d’avoir une idée plus nette sur l’ampleur et les déterminants de cette pratique. Or, elle fait rompre la dignité des survivantes notamment les femmes, les enfants et les jeunes filles malgré l’existence de quelques lois9 et la condamnation au niveau communautaire de quelques-unes de ces pratiques.
Cependant, des études sur les VBG ont montré la recrudescence du phénomène dans les régions d’Agadez et de Zinder (Oxfam, 2006) et dans les régions de Dosso et de Maradi (Oxfam, 2007), avec une forte prévalence des violences physiques, sexuelles et conjugales. Il s’agit d’études importantes mais qui n’ont couvert que quelques régions du pays et quelques aspects du phénomène des VBG.
Ainsi, en 2015, pour corriger cette limite dans l’appréciation des VBG, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a répondu favorablement à la demande générale de tous les acteurs intervenant dans le domaine, en appuyant techniquement et financièrement la requête du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant dans la réalisation de la première étude nationale sur « l’ampleur et les déterminants des VBG au Niger ».
Cette étude a donc permis de disposer de données complètes, fiables et actualisées et de saisir toute la complexité du phénomène pour chaque région. Les résultats de cette étude ont montré l’existence de violences multiformes et une prévalence variable selon certaines caractéristiques sociodémographiques comme le sexe, l’âge, le niveau d’instruction, l’activité économique, le lieu de résidence, le sexe du chef de ménage et la taille du ménage.
Les acteurs à tous les niveaux ont pu tirer le maximum d’informations afin de mettre en place des interventions socialement adaptées autant dans la prise en charge que dans la prévention des VBG au Niger.
Les résultats de cette étude ont largement contribué dans l’élaboration de la stratégie nationale de prévention et de réponse aux VBG au Niger (2017-2021) en orientant sur les leviers socio-économiques et culturels sur lesquels se baser pour mettre fin à toutes les formes de VBG.
Etude sur l’Ampleur et les Determinants des Violences Basées sur le Genre au Niger
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